28 mai 2021

Huit leçons des initiatives apparentées à la CSU2030

Comment renforcer les systèmes de santé pour la CSU et donner un accès équitable aux outils de lutte contre le COVID-19 :

À peine 0,3% des vaccinations contre le COVID-19 se produisent jusqu’à présent dans les pays à faible revenu, alors que 90% des pays font état de perturbations dans les services de santé en raison de la pandémie. Il est donc absolument indispensable d’investir dans les systèmes de santé afin de soutenir la riposte actuelle au COVID-19, tout spécialement pour promouvoir un accès équitable aux vaccins, tests et traitements contre le COVID-19, protéger d’autres services de santé essentiels et progresser vers la couverture santé universelle (CSU).

Voici huit leçons des initiatives apparentées à la CSU2030 pour aider à identifier et promouvoir les priorités pour l’action :

1. Utiliser les soins de santé primaires (SSP) pour déployer les vaccins et d’autres services de santé essentiels

Les SSP jouent un rôle capital pour garantir l’accès et la mise à disposition suivie des services de santé essentiels pour tous. La priorité que les SSP donnent aux approches axées sur les personnes et les communautés est particulièrement importante pour élargir l’accès aux outils de lutte contre le COVID-19, notamment les vaccins, et renforcer la confiance et l’acceptabilité des vaccins.

L’Initiative PHCPI (Primary Health Care Performance Initiative) a présenté plusieurs ressources sur les SSP dans la riposte au COVID-19, notamment des « stratégies d’amélioration » (mises au point avec Ariadne Labs) qui recensent les plus récentes directives et les expériences nationales sur les SSP et la vaccination, ainsi que des messages clés sur le COVID-19 pour aider les parties prenantes à communiquer efficacement sur les activités vaccinales basées sur les SSP. L’Initiative PHCPI accueille aussi le groupe des Alliés pour l’amélioration des SSP, formé de plus d’une quarantaine d’organisations très diverses mobilisées pour faire avancer les SSP sur la voie de la santé pour tous – groupe auquel vous pouvez vous joindre ici.

2. Donner la priorité aux biens communs pour la santé

Le COVID-19 a renforcé l’importance des investissements dans des fonctions de santé publique essentielles comme le renforcement de la surveillance des maladies et l’amélioration de la planification et des réglementations pour les urgences sanitaires. Ce sont là des exemples de biens communs pour la santé, c’est-à-dire des fonctions et services que les marchés n’assurent pas suffisamment et qui ont pourtant des répercussions majeures sur la santé.

L’initiative « Préparer le redémarrage » du Projet de collaboration sur la gouvernance des systèmes de santé a mis en évidence comment les pays et le monde peuvent aller de l’avant après le COVID-19 en investissant dans les biens communs pour la santé, en donnant la priorité à la CSU et en favorisant un développement social inclusif.

3. Soutenir les personnels de santé : investir pour protéger ceux qui nous protègent tous

Les personnels de santé sont bien sûr essentiels pour le déploiement des vaccins et d’autres services de santé. Il est vital pour toutes les capacités du système de santé de protéger, de former et d’autonomiser les agents de santé, notamment les doter des moyens requis pour qu’ils deviennent des modèles de rôle jouissant de la confiance de la communauté sur la vaccination. Quelques leçons émergentes du Réseau mondial des personnels de santé sont présentées ici.

Pour affermir la volonté politique et resserrer les collaborations en vue d’autonomiser les personnels de santé, le Réseau mondial fait la promotion de l’année internationale des personnels de santé et d’aide à la personne. Les « espaces » spécialisés du Réseau sont des forums et événements majeurs pour partager les meilleures pratiques. L’espace jeunesse aide les jeunes agents de santé et d’aide à la personne à assumer un rôle actif dans la riposte à la pandémie et la reprise, et a accueilli un événement sur le thème Former des jeunes agents de santé résilients et adaptables. L’espace du marché de travail dans le secteur de la santé prépare des études de cas sur des pays d’Afrique et d’Amérique latine pour évaluer les conséquences du COVID-19 sur les agents de santé et les réponses politiques. L’espace sur l’équité entre hommes et femmes a partagé dans ce blog des données importantes et les mesures requises pour améliorer l’égalité entre hommes et femmes et promouvoir le leadership au sein des personnels de santé.

4. Injecter des fonds là où ils sont nécessaires, aligner la gestion des finances publiques (GFP) sur les politiques de financement de la santé

Le COVID-19 a renforcé le caractère urgent de l’ajustement et de la mise à l’échelle de mécanismes de gestion des finances publiques qui permettent un décaissement rapide des fonds en fonction des priorités de santé. Les pays doivent de plus en plus répondre à la question « combien », mais aussi « comment » canaliser les fonds nécessaires pour élargir l’accès aux outils du COVID-19.

Le réseau de protection sociale et de santé P4H (Providing for Health) recueille et diffuse des données mondiales et nationales sur le financement de la santé dans la riposte au COVID-19, avec des observations ici sur la GFP à l’appui du déploiement des vaccins. D’autres blogs couvrent la préparation et la réponse des systèmes de santé au COVID-19, l’impact du COVID-19 sur le financement de la santé et l’utilisation des services de santé en République de Corée, et les leçons tirées des dispositifs d’achat et de bons pour des services en Ouganda.  

5. Renforcer les systèmes de données et d’information pour guider la prise de décision

La technologie et les systèmes numériques peuvent aider à accélérer le flux et l’utilisation des données et des informations à tous les niveaux des systèmes de santé et nous rapprocher de la maîtrise totale de la pandémie. Par exemple, de meilleures données et informations sur la prévision de l’offre et de la demande, le suivi du déploiement de la vaccination et les effets secondaires étayeront des décisions éclairées à tous les niveaux. Des systèmes de suivi efficaces des données sont déterminants pour contrôler l’accès au dépistage, au traitement et aux vaccins contre le COVID-19.

Le Projet de collaboration sur les données sanitaires continue de prodiguer un soutien aux pays pour les aider à renforcer les systèmes d’information sanitaire dans le contexte du COVID-19. Travaillant étroitement avec le Plan d’action mondial sur l’ODD3, le Projet de collaboration a soutenu le dialogue au Malawi et au Népal sur la meilleure manière d’utiliser les données et activités numériques pour surveiller efficacement la riposte au COVID-19. Ces quatre derniers mois, le Projet a stimulé des dialogues nationaux avec le Kenya, la République-Unie de Tanzanie, l’Ouganda, le Malawi, le Népal et la Zambie, afin de donner la priorité aux données et activités numériques dans le cadre des plans stratégiques nationaux d’ensemble pour la CSU et d’exploiter les atouts que sont les données sur le COVID-19 avec des activités élargies vers des SSP équitables.

6. Épauler les décideurs avec des conseils pratiques fondés sur la recherche et les informations

L’Alliance pour la recherche sur les politiques et les systèmes de santé plaide pour une utilisation plus judicieuse des données dans la prise de décision, spécialement les données qui sont coproduites avec les parties prenantes, y compris les patients et le public, les professionnels de santé, les gestionnaires des systèmes de santé et les décideurs. 

Reconnaissant que la pandémie a aussi exacerbé les inégalités existantes, l’Alliance a aidé la Commission sur les déterminants sociaux de la santé du Bureau régional de l’OMS pour la Méditerranée orientale à publier son nouveau rapport, Build back fairer: achieving health equity in the Eastern Mediterranean Region, (Construire en plus juste : parvenir à l’équité dans la santé dans la région de la Méditerranée orientale), qui souligne les manières dont les pays de la région peuvent « faire quelque chose, faire plus et faire mieux », autrement dit comment ils peuvent introduire des politiques pour s’attaquer aux inégalités, élargir les programmes qui aident et améliorer les politiques et programmes existants.

De novembre 2020 à mars 2021, Health Systems Global (HSG) a organisé le sixième symposium sur la recherche sur les systèmes de santé (HSR2020) qui a rassemblé 2350 chercheurs, praticiens et décideurs venant de 125 pays. Le Symposium HSR2020 s’est déroulé à un moment capital pour les systèmes de santé dans le monde. Il a offert un forum pour une pensée critique et créative et une collaboration pour lutter contre le COVID-19, renforcer les capacités et améliorer l’équité et l’accès face à la pandémie, et pour mettre en place des systèmes de santé plus solides et résilients. Avec ses plus de 1700 membres, HSG continue de partager des données, des enseignements et des observations tirés de la riposte au COVID-19 dans différents contextes nationaux et thématiques, et propose, dans sa collection sur Wakelet, des ressources centrées sur le COVID-19 et ses conséquences pour les politiques et systèmes de santé.  

7. Promouvoir l’apprentissage et le partage d’informations entre pays

La manière dont différents pays ont répondu à la pandémie peut être très instructive. Même des pays dont on considère qu’ils possèdent des systèmes de santé « forts » ont fait face à des difficultés majeures. Il est important d’analyser et d’identifier les investissements et capacités préalables qui ont contribué au succès des ripostes.

Selon le contexte de son système de santé, chaque pays a une optique qui lui est propre pour promouvoir l’accès aux outils contre le COVID-19. Il est utile d’en apprendre davantage sur les expériences et méthodes de différents pays. Le Réseau d’apprentissage conjoint aide les pays à mettre en commun leur expérience, notamment par le biais de son réseau pour le dialogue ouvert (NODE) sur le COVID-19, et en partageant des enseignements sur des thèmes tels que l’amélioration de la passation mondiale de marchés dans le secteur de la santé, l’intégration des systèmes de soins de santé et le rôle des mécanismes de paiement des prestataires dans la préparation aux pandémies. Sa synthèse des meilleures pratiques dans le financement des SSP réunit des enseignements entre pairs venant de six pays et met en lumière des approches contextuelles et uniques ainsi que des thèmes communs de par le monde. Pour en savoir plus, inscrivez-vous dans la liste de distribution du Réseau.

8. Répondre rapidement aux priorités des pays émergents

Aujourd’hui plus que jamais, tous les partenaires doivent travailler en solidarité et coordonner leurs activités pour aider les gouvernements à répondre au COVID-19, assurer les services de santé essentiels et renforcer la préparation et la résilience face à de futures urgences sanitaires.

Depuis le début de la pandémie de COVID-19, le Partenariat pour la CSU, l’une des plus grandes plateformes de l’OMS pour la coopération internationale sur la CSU et les soins de santé primaires (SSP), a collaboré avec plus de 115 pays dans les six régions de l’OMS pour garantir un traitement rapide des priorités changeantes. La souplesse dans le financement et l’assistance technique, associée à une approche allant du bas vers le haut, a permis d’offrir en temps voulu l’expertise de l’OMS sur les principaux piliers du renforcement des systèmes de santé, les maladies non transmissibles et la sécurité sanitaire là où elle est le plus cruellement nécessaire. Cela garantit aussi que les activités soient totalement alignées sur la réponse donnée au COVID-19, que les pays soient aidés à se remettre sur les rails pour parvenir à leurs objectifs en matière de CSU et qu’ils continuent de mettre en place des systèmes de santé équitables et plus résilients, fondés sur des SSP consolidés. Les expériences des pays et les leçons qu’ils en ont tiré sont réunies dans cette série spéciale de récits depuis le terrain et de films vidéo sur le renforcement des systèmes de santé et les pressions pour la CSU dans le contexte du COVID-19.

Les initiatives apparentées à la CSU2030 continueront de partager les leçons apprises pendant la riposte au COVID-19 et promouvoir des approches communes pour renforcer des systèmes de santé qui nous protègent tous.


Sous l’égide de la CSU2030, les initiatives apparentées sont un groupe de partenariats, alliances et réseaux mondiaux dont le but principal est de renforcer l’ensemble des systèmes de santé ou des domaines spécifiques en vue de parvenir à la CSU. Vous pouvez en savoir plus sur les initiatives apparentées à la CSU2030 dans ce dossier d’information.

Voir ici d’autres contributions des initiatives apparentées à la CSU2030 dans des séries de blogs et d’articles.

Photo: © WHO / Blink Media - Hannah Reyes Morales

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