1 avril 2019

Observations d’un partenaire de la CSU2030

La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge partage ses vues sur la CSU

La FICR et le programme de la couverture santé universelle

La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) est la plus grande organisation humanitaire du monde. Elle prodigue une assistance sans discrimination due à la nationalité, à la race, aux croyances religieuses, à la classe sociale ou aux opinions politiques. Fondée en 1919, la FICR comprend 191 sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge membres, un secrétariat à Genève et plus de 60 délégations situées stratégiquement pour soutenir des activités autour du monde. De nouvelles sociétés sont en cours de formation.

Les soins communautaires et de santé sont la priorité de l’action de la FICR. Dans le monde, des centaines de milliers de bénévoles travaillent dans des communautés pour promouvoir la santé, prévenir les maladies et offrir des soins aux personnes les plus vulnérables.

Fortes de leur expertise et de leur expérience, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) et ses sociétés nationales soutiennent activement les communautés par le biais de leur réseau de bénévoles et d’une approche à assise communautaire. Les activités de santé et de soins de la FICR comprennent les premiers soins et la réponse aux situations d’urgence, ainsi que la maîtrise des épidémies, les programmes de prévention et de promotion de la santé, la lutte contre la stigmatisation, l’octroi de soins psychosociaux et l’autonomisation des communautés.

Pourquoi la CSU est-elle importante pour le réseau de la FICR ?  

Le défi du « dernier kilomètre »

La vision de la FICR est de permettre à tous de mener une vie saine, dans la sécurité. Nous nous efforçons de réduire les décès et les maladies évitables en élargissant l’accès des communautés sous-desservies et les plus vulnérables aux soins de santé. Nous cherchons en particulier à parvenir au « dernier kilomètre », pour prodiguer santé et soins à ceux qui sont en dehors ou à la marge du secteur sanitaire formel. C’est un élément essentiel du programme de la CSU et un point que nous entendons souligner sans cesse.

Les organisations locales et les agents de santé communautaires sont essentiels pour garantir la CSU

Les acteurs locaux de santé et les équipes d’agents de santé (salariés et bénévoles) qui sont présents dans la communauté font d’importantes contributions à la santé et au bien-être des communautés, même lorsqu’ils sont formés aux activités de santé publique et aux notions sanitaires les plus élémentaires.

C’est un avantage capital de nos sociétés nationales : elles ont une présence dans la communauté et bénéficient d’un accès que bien peu d’autres organismes possèdent, et elles sont donc en mesure d’aider à réaliser la CSU sur le terrain. Le personnel des sociétés nationales et les bénévoles communautaires parlent le langage de leurs compatriotes ; ils connaissent leurs coutumes ; ils vivent parmi eux bien avant une crise, et bien après. Ils sont souvent les seuls à avoir accès aux personnes les plus vulnérables et les plus difficiles à atteindre, dans des lieux fréquemment dépourvus d’écoles, d’hôpitaux et de structures administratives.

Des bénévoles soutiennent le personnel de santé formel

Les bénévoles de nos sociétés nationales et d’autres volontaires de par le monde jouent un rôle essentiel pour mettre en œuvre la CSU dans les communautés du « dernier kilomètre ». Ils assurent des services de santé et de dépistage dans des dispensaires pour migrants clandestins à travers l’Europe ; ils organisent l’enterrement dans la sécurité et la dignité des victimes présumées de la maladie à virus Ebola en RDC ; ils répondent avec les premiers secours dans les urgences de petite échelle, comme un accident de la route, et dans les catastrophes de grande envergure comme les tremblements de terre ou les inondations. Les bénévoles sont au centre de la réalisation de la CSU et nous nous employons à faire reconnaître leur rôle plus explicitement dans cette discussion autour des ressources humaines pour la santé. La gratuité de leur temps et de leur travail est un atout majeur qui devrait être reconnu par tous, apprécié à sa juste valeur et encouragé.

Aider les aidants

Les agents de santé communautaires et les bénévoles ont bénéficié d’investissements limités. Leur plein potentiel demeure actuellement sous-exploité et, dans certains cas, sous-évalué. Nous devons investir en faveur des agents de santé communautaires et des bénévoles pour veiller à ce qu’ils réalisent toutes leurs possibilités.

Nous devons aussi nous assurer que notre discussion tienne compte de la santé et du bien-être de tous les agents de santé communautaires et les bénévoles et qu’elle accorde une attention suffisante aux défis et vulnérabilités uniques que les travailleurs et les aidants eux-mêmes peuvent rencontrer. Par exemple, ils risquent d’être victimes de l’insécurité et d’attaques lorsqu’ils travaillent dans des environnements fragiles ou de conflit, comme cela s’est produit pendant l’épidémie de maladie à virus Ebola en RDC en 2018-2019. Nous devons faire en sorte de leur prodiguer un soutien adapté du point de vue des fonds pour la sécurité en cas d’accident ou de décès, ainsi qu’un soutien psychosocial et de santé mentale à ceux qui en ont besoin.

Recommandations du réseau de la FICR

1. Investir en faveur des ressources humaines pour la santé, du point de vue de la quantité et de la qualité, particulièrement dans les environnements à revenu faible ou intermédiaire.

2. Satisfaire en priorité les besoins de santé des populations vulnérables ou marginalisées non desservies par les systèmes de santé formels pendant les situations d’urgence dans les environnements à revenu faible ou intermédiaire, mais aussi dans les pays plus riches.

3. Étayer la capacité des pays à se préparer aux épidémies, à détecter les flambées de maladie et à leur répondre.

4. Garantir une protection financière aux individus et aux familles exposés à des dépenses de santé catastrophiques.

Comment la FICR espère-t-elle contribuer à la CSU2030 ?

Nous croyons dans la participation des communautés aux décisions qui concernent leur avenir et à la réalisation du programme de la CSU, notamment le processus capital menant à la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la CSU le 23 septembre 2019.

Nous aidons la CSU2030 à collaborer avec différents types d’acteurs et de groupes d’intérêt qui participent à la définition des mesures à prendre en vue de réaliser la CSU, notamment la société civile, les organisations communautaires, les organisations intergouvernementales et le secteur privé. La FICR s’est officiellement engagée dans la campagne destinée à contribuer à l’ensemble consolidé de « demandes » qui sera intégré dans la déclaration politique et les matériels de plaidoyer apparentés.

La FICR souhaite mobiliser tous ses partenaires dans le monde et d’autres OSC travaillant sur la santé, par exemple dans la lutte contre le paludisme, la tuberculose et le VIH, pour demander leur opinion et leur contribution à la campagne. Nous profiterons d’événements mondiaux pour nous mettre en rapport avec toutes les organisations de la société civile et les associer au processus.

Les OSC et les organisations confessionnelles souhaitant prendre contact avec la FICR ou qui veulent en savoir plus sont priées de s’adresser au docteur Lasha Goguadze, Département de la santé et des soins lasha.goguadze@ifrc.org.

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