20 avril 2018

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Le Ghana rejoint la CSU2030 : entretien avec le docteur Odame, Ministère de la Santé

Nous avons interrogé le docteur Emmanuel Ankrah Odame, Directeur de la planification, du suivi et de l’évaluation des politiques au Ministère de la Santé, pour en savoir plus sur la motivation du Ghana à se joindre au partenariat et ce qu’il espère retirer de cette participation. 

Pourquoi le Ghana a-t-il souhaité se joindre à la CSU2030 ?

L’adhésion du Ghana à la CSU2030 est un thème très cher à notre pays. En vertu de notre Constitution, la couverture santé universelle revient à accorder à tous les citoyens le droit à des soins de santé. Notre Président le rappelle chaque année lorsqu’il prononce son discours sur l’état de la nation. Par conséquent, la CSU est au cœur de nos activités. 

Quand nous avons entendu parler de la CSU2030, nous étions particulièrement intéressés par l’harmonisation de la coordination du renforcement des systèmes de santé. Notre Président parle d’un « Ghana après l’aide extérieure » et il souligne la mobilisation des ressources internes. La CSU2030 travaille sur la redevabilité, la coordination, l’alignement des efforts et la non-duplication des activités. Cela cadre bien avec notre état d’esprit national. La signature du Pacte mondial de la CSU2030 donne vie à notre mission.

Qu'espérez-vous obtenir en devenant membre de la CSU2030 ?

Pour nous, au Ghana, il y a trois aspects importants de la couverture santé universelle : la protection financière, la qualité des prestations et l’accès aux services. Ils forment en quelque sorte notre trépied. Du point de vue de la protection financière, depuis près de 12 ans, le Ghana dispose d’un régime national d’assurance maladie qui couvre un tiers de la population. En Afrique, nous sommes le pays chef de file du point de vue de l’assurance maladie nationale.

S’agissant de la qualité, nous nous sommes dotés d’une stratégie nationale qui définit une approche coordonnée pour garantir la qualité de tous les aspects de nos soins de santé. Du côté de l’accès physique, nous avons les services de santé et de planification à assise communautaire pour les soins communautaires, les centres de santé pour les soins de sous-district et les hôpitaux de district qui chapeautent notre système de soins de santé primaires. 

Nous participons au groupe de travail technique de la CSU2030 sur l’évaluation des systèmes de santé, au groupe de travail technique sur la viabilité, la transition vers une sortie du financement externe et le renforcement du système de santé, ainsi qu’au groupe de travail technique sur la gestion des finances publiques. Le Ministère des finances est très attaché à la gestion des finances publiques afin de promouvoir une redevabilité plus forte dans le pays et nous disposons maintenant d’un pacte de gestion des finances publiques. Ce type d’engagement est très utile pour nous au niveau national. En faisant partie de la CSU2030, nous avons l’occasion de partager nos expériences et aussi d’apprendre auprès d’autres pays. 

Quelle contribution espérez-vous faire ?

Nous avons une longue expérience de l’assurance maladie nationale, des services de soins de santé primaires, de la stratégie nationale de qualité et de la prestation de soins de santé de qualité à tous les niveaux du système de santé. Nous sommes actuellement en train d’harmoniser nos plans et budgets afin de n’avoir qu’un plan et budget unique, et nous encourageons la synergie des activités de nos donateurs. Dans ce domaine, nous avons accumulé des expériences que nous pouvons mettre en commun avec d’autres pays. 

Quelles autres mesures le Ghana prend-il pour parvenir à la CSU ?

L’ensemble du Ministère de la Santé tient vraiment à stimuler le programme de la couverture santé universelle. Nous garantissons la satisfaction des besoins de santé au niveau le plus bas de notre système de soins, à l’échelon communautaire, par le biais du programme de planification et de services de santé à assise communautaire. Nous avons désigné des responsables de santé communautaires qui se rendent au domicile des habitants et décèlent les troubles mineurs, délivrent des médicaments et administrent les vaccins. Ils peuvent reconnaître les symptômes et aiguiller les patients vers les équipements de santé d’un niveau supérieur.

Nous renforçons aussi la redevabilité pour l’administration de notre budget de santé, pour veiller à ce que les gestionnaires de la santé soient en mesure d’assurer les services de santé. Nous avons créé une agence régulatrice des centres de santé pour garantir le respect des normes de qualité dans toutes nos structures de santé publiques et privées, nos pharmacies, etc.

Qu'apporte la CSU2030 du point de vue de la valeur ajoutée ?

Pour nous, au Ghana, la valeur ajoutée de la CSU2030 se rapporte vraiment à la coordination, et à la synergie des activités des donateurs. Cela améliorera l’efficience, grâce à l’alignement et l’harmonisation des donateurs. 

Pour nos activités sur le renforcement des systèmes de santé, nous essayons d’améliorer l’harmonisation et l’alignement. Le Ghana prépare un plan de transition et souhaite y associer les principaux donateurs. Cette mesure augmentera l’harmonisation pour négocier la phase de transition et nous permettra d’accroître notre recours aux ressources intérieures. 

Les occasions d’apprentissage entre pairs et la collaboration au sein du partenariat ont le potentiel d’accomplir de véritables progrès vers la CSU. 

Le point central est que le monde devrait observer comment nous réalisons la CSU en temps réel. Nous devons mettre au point des systèmes avancés de suivi, nous avons besoin de la participation des citoyens et de systèmes de suivi placés sous l’égide des citoyens. Nous devons surveiller les systèmes de prestation des services de santé et veiller à ce que les mécanismes de prestation des services soient efficaces et qu’ils mettent les services de santé à la disposition des populations au bon endroit et au bon moment.

Nous sommes convaincus que la participation à la CSU2030 contribuera à faire de la cible 17.6 des ODD une réalité. 

Note : la cible 17.6 des ODD prévoit de renforcer l’accès à la science, à la technologie et à l’innovation et la coopération Nord-Sud et Sud-Sud et la coopération triangulaire régionale et internationale dans ces domaines et d’améliorer le partage des savoirs selon des modalités arrêtées d’un commun accord, notamment en coordonnant mieux les mécanismes existants, en particulier au niveau des organismes des Nations Unies, et dans le cadre d’un mécanisme mondial de facilitation des technologies.

Photo: © 2014 Gracey Vaughn pour CapacityPlus et IntraHealth International, avec l’aimable autorisation de Photoshare

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