18 octobre 2019

Le document, « Ne laisser personne de côté : tenir la promesse de la santé pour tous », présente des réflexions et propose les principales observations et recommandations.

Au rythme actuel des progrès, jusqu’à 5 milliards de personnes ne recevront pas les soins de santé dont elles ont besoin en 2030. C’est le sombre message du Rapport mondial de suivi de la couverture santé universelle 2019 préparé par l’Organisation mondiale de la Santé, avec des contributions de la Banque mondiale, de l’Organisation de coopération et de développement économiques, du Fonds des Nations Unies pour la population et de l’UNICEF.

Lire le Rapport complet et le résumé analytique. 

Le Rapport note que le monde devra doubler la couverture santé d’ici à 2030 et signale que si la tendance actuelle se poursuit, jusqu’à 5 milliards de personnes n’auront toujours pas accès aux soins de santé en 2030. La plupart de ces personnes sont pauvres et déjà défavorisées. 

Le Mécanisme de participation de la société civile pour la CSU2030 (Civil society engagement mechanism – CSEM) a réagi au Rapport mondial de suivi avec ses propres observations et commentaires sur les conclusions. Ce document, « Ne laisser personne de côté : tenir la promesse de la santé pour tous », présente des réflexions à ce sujet et propose les principales observations et recommandations suivantes. 

Observations de la société civile 

Le Rapport de suivi 2019 donne davantage de mauvaises que de bonnes nouvelles. Plus de la moitié de la population dans le monde n’a pas accès aux services de santé essentiels. Ni la cible à mi-parcours de desservir 1 milliard de personnes supplémentaires d’ici à 2023 ni l’objectif final de la réalisation de la CSU avant 2030 ne seront réalisés sans une accélération substantielle des efforts. 

Les iniquités et les inégalités sont très répandues dans tous les groupes de revenu de la Banque mondiale et la couverture des services est plus élevée que la couverture de la population. Cela illustre le fait que la disponibilité des services ne se traduit pas par l’accessibilité et l’utilisation, et dénote de fréquentes inégalités entre groupes de revenu.

Les pays à faible revenu sont un motif de grave préoccupation. Il n’est pas surprenant que la couverture des services soit la plus basse dans ces pays. Les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure abritent la moitié du nombre total de personnes qui ne sont pas couvertes par les services de santé essentiels dans le monde. 

Si le Rapport de suivi 2019 présente un tableau global très utile des progrès de la CSU dans le monde, il ne parvient cependant pas à identifier les personnes laissées de côté. Il n’y a presque pas de ventilation des données selon les dimensions principales de l’équité telles que le sexe, l’âge, la richesse, l’appartenance ethnique, le handicap, la situation géographique, les États en situation de fragilité et de conflit, pas plus que des analyses des inégalités dues à des facteurs qui causent la marginalisation comme le statut migratoire, l’orientation sexuelle, l’identité de genre ou l’enregistrement de l’identité.

Les processus existants de suivi de la CSU oublient les populations les plus vulnérables. Même s’ils parviennent peut-être à présenter le tableau d’ensemble des progrès de la CSU dans la population générale, il est peu probable que les enquêtes auprès des ménages et les données par établissement de santé fournissent des données sur toutes les populations car les personnes les plus vulnérables sont souvent celles qui sont stigmatisées, cachées, emprisonnées, analphabètes et/ou sans papiers.

Recommandations de la société civile

La publication fait quelques recommandations majeures, notamment : 

1. Le mouvement autour de la CSU doit soutenir fermement le principe de « ne laisser personne de côté », qui est articulé dans le programme des ODD comme la volonté d’atteindre d’abord les groupes les plus en retard.

2. Le suivi de la CSU, à tous les niveaux, doit adopter l’état d’esprit qui consiste à « ne laisser personne de côté » et ne ménager aucun effort pour rassembler les informations les plus exactes et à jour sur les progrès de la CSU parmi les personnes qui sont le plus à la traîne.  

3. Pour améliorer la couverture des services de la CSU, il faut redoubler d’efforts dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure où la couverture des services est nettement au-dessous du niveau moyen mondial.

4. Pour se rapprocher des objectifs prévoyant de desservir 1 milliard de personnes supplémentaires d’ici à 2023 et de parvenir à la CSU avant 2030, le rythme de l’élargissement de la couverture de la population doit s’accélérer nettement. 

5. La récente détérioration de la protection financière est inacceptable et c’est l’échec le plus cuisant de la promesse de la CSU, qui exige une attention immédiate. 

6. Il est essentiel de faire participer la société civile et d’investir en sa faveur comme principale partie prenante pour mettre en œuvre une CSU qui ne laisse personne de côté. 

À propos du CSEM 

Le Mécanisme de participation de la société civile pour la CSU2030 (Civil society engagement mechanism – CSEM) est le groupe représentant la société civile au sein du Partenariat international de santé pour la CSU 2030 (CSU2030). Le CSEM fait entendre les voix de la société civile dans la CSU2030 pour garantir que les politiques relatives à la couverture santé universelle soient inclusives et équitables, et qu’une attention soit systématiquement accordée aux populations les plus marginalisées et vulnérables, afin que nul ne soit laissé de côté.

En savoir plus.

Ressources

Rapport mondial de suivi sur la CSU 

Commentaire du CSEM pour la CSU2030 sur le Rapport mondial de suivi sur la CSU

Communiqué de presse de l’OMS sur le Rapport mondial de suivi de la CSU

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