8 octobre 2018

Le Groupe de travail technique sur la viabilité et la transition vers une sortie de l’aide extérieure a présenté cet ensemble de principes lors du cinquième Symposium mondial sur la recherche sur les systèmes de santé qui s’est tenu à Liverpool (Royaume-Uni).

La CSU2030 présente une déclaration sur la viabilité et la transition vers une sortie de l’aide extérieure

La CSU2030 a présenté la déclaration sur la viabilité et la transition vers une sortie de l’aide extérieure lors d’un petit-déjeuner de travail organisé le 10 octobre dans le cadre de la tenue du cinquième Symposium mondial sur la recherche sur les systèmes de santé. 

En présence de plus de 80 personnes, la CSU2030 a présenté la déclaration de principes élaborée par le Groupe de travail technique sur la viabilité et la transition.

Que contient la déclaration 

Lire le texte intégral ici

Le renforcement des systèmes de santé est au cœur de la réponse aux situations de transition si l’on veut que les progrès vers la CSU soient maintenus. La transition offre l’occasion d’examiner la façon dont le financement de la gouvernance et la prestation des services sont configurés pour assurer la viabilité d’une couverture efficace par des interventions et des services prioritaires en vue de la réalisation de la CSU. 

La CSU2030 a élaboré un ensemble de principes communs pour guider les actions des gouvernements nationaux, des organismes de développement, du secteur privé, des groupes de la société civile et des autres acteurs du secteur de la santé, en réponse aux situations de transition vers une sortie de l’aide extérieure. Ces principes visent à jeter les bases d’un plaidoyer et d’une influence politique et à contribuer à éclairer la coordination liée à la transition dans les pays et à l’échelle mondiale.

Des intervenants issus du secteur public, des partenaires de développement et de la société civile se sont penchés sur les conséquences de la déclaration sur leurs propres programmation et pratiques et ont examiné quels seraient les changements nécessaires pour concrétiser la déclaration. 

Le Dr Youk Sambath, Directeur général, Département du budget et des finances Ministère de la santé, Gouvernement royal du Cambodge, a déclaré : « Les sources de financement du gouvernement sont en augmentation par rapport au financement des donateurs. Nous avons des difficultés à obtenir des informations précises auprès des donateurs. Le Gouvernement a besoin d’informations de meilleure qualité pour réduire les chevauchements et être plus efficace. »

Craig Burgess, Administrateur technique principal à l’Institut de recherche et de formation John Snow, a formulé quatre suggestions sur la manière de mettre en pratique les principes de viabilité et de transition : un partenariat communautaire inclusif, une transparence budgétaire, y compris pour les personnes vulnérables, un leadership fort du gouvernement en faveur de la CSU et un plaidoyer en faveur de davantage de ressources en veillant à centrer les efforts sur les groupes marginalisés. « Nous devons centrer notre action sur les pauvres et augmenter les ressources. La viabilité ne concerne pas uniquement l’économie, elle concerne également les citoyens, les populations et les droits », a-t-il déclaré.

Toomas Palu, conseiller, Coordination mondiale pour la santé, la nutrition et la population, Banque mondiale, a déclaré : « Nous devrions viser à renforcer les systèmes de santé nationaux afin de cofinancer des programmes publics au lieu de demander aux gouvernements de cofinancer les programmes des donateurs. Cela faciliterait la transition et permettrait la mise en place de partenariats plus collaboratifs. C’est précisément l’état d’esprit et le changement de modèle mental nécessaires. »

Agnès Soucat, Directrice, Département Gouvernance et financement des systèmes de santé, Organisation mondiale de la Santé, a déclaré : « Eu égard au fonctionnement de l’OMS, nous devons nous défaire de nos habitudes passées et des anciennes méthodes de travail. Nous devrions nous détourner des outils pratiques comme les argumentaires en faveur d’investissements dans la lutte contre les maladies, qui conviennent aux partenaires de développement. Les fonds alloués à la santé augmenteront, toutefois la manière dont les pays utiliseront ces fonds pour organiser le système de santé sera cruciale. Nous devons nous écarter des mesures faciles et viser un renforcement institutionnel à long terme incluant la gouvernance, les capacités juridiques, réglementaires et la participation des citoyens. »

Paul Rueckert, Conseiller technique principal (GIZ) GmbH, a déclaré : « Les partenaires de développement doivent appuyer le renforcement des capacités des institutions, notamment des gouvernements, des universités et des groupes de réflexion. Le temps des efforts visant à combler les lacunes et du remplacement des fonctionnaires est révolu. »

M. Kenneth Mugambe, Directeur du budget au Ministère des finances de l’Ouganda, a demandé : « Comment pouvons-nous concrétiser les principes de développement durable ? Trente pour cent des fonds sont hors budget et cela reste un problème en Ouganda. Les donateurs doivent donc changer. Les gouvernements doivent également mettre en place leurs propres systèmes de santé, car personne d’autre ne le fera pour vous. »

Brève synthèse des points de la déclaration

1. Élaborer des politiques relatives à la transition dans le contexte de la couverture-santé universelle, en incluant le principe consistant à ne laisser personne de côté.

2. Promouvoir la prise en main par les pays et la bonne gouvernance pour les approches centrées sur la personne ainsi que la responsabilité sociale afin que les politiques de transition soient efficaces.

3. Comprendre la notion de viabilité en tant que capacité du système de santé à maintenir ou à accroître la couverture effective par des interventions prioritaires et des résultats connexes en vue de la réalisation de la CSU.

4. Adopter la perspective du système de santé dans les processus de transition, y compris les autres secteurs ayant une influence sur le secteur de la santé, et s’éloigner de l’objectif unique consistant à se concentrer sur des programmes de santé individuels et spécifiques.

5. Renforcer les institutions nationales pour assurer des transitions réussies.

6. Plaider en faveur de l’allocation de ressources nationales suffisantes au secteur de la santé dans son ensemble.

7. Mettre l’accent sur la transition en tant que possibilité pour les pays d’améliorer leur façon d’utiliser les ressources.

8. Veiller à ce que les programmes de renforcement des systèmes de santé et de lutte contre certaines maladies œuvrent en étroite collaboration pour identifier les obstacles et les mesures nécessaires en vue de progresser vers la CSU.

9. Si vous êtes un organisme de développement, appuyez les plans de transition nationaux bien coordonnés qui adoptent une perspective de CSU.

10. Si vous êtes un organisme de développement œuvrant aux niveaux mondial et national, veillez à la cohérence et aux synergies afin d’apporter un soutien cohérent aux pays.

Ressources

La déclaration sur la viabilité et la transition vers une sortie de l’aide extérieure

Lire également l’article de la revue The Lancet sur la transition et la viabilité publié le 10 octobre 2018 : From silos to sustainability: transition through a UHC lens

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