9 mai 2019

Plaidoyer pour la CSU dans les préparatifs du G20.

La société civile se réunit pour demander que la CSU ne laisse personne de côté lors du sommet de la société civile du G20 (C20) au Japon

Un total de 830 participants de 40 pays et régions se sont réunis à Tokyo, Japon, pour prendre part au sommet C20 (de la société civile) pendant trois jours, du 21 au 23 avril 2019.

Le Japon organise pour la première fois le G20 et le C20 est un sommet qui permet aux membres de la société civile de faire entendre leur voix et de contribuer aux documents finals du G20. Dans les préparations de cet événement, les membres de la société civile exerçant dans différents domaines de travail ont élaboré des recommandations clés par un processus de dialogue et de discussions sur trois mois, qui ont été présentées au Premier Ministre Abe le 18 avril.

Des membres de la société civile qui mènent un plaidoyer pour la CSU ont aussi participé à cet événement. Le Gouvernement japonais a déjà annoncé que la CSU allait être à l’ordre du jour du G20, parallèlement à des points comme la santé, le vieillissement actif et la sécurité sanitaire. Le processus du G20 est donc une occasion de premier choix pour accélérer l’action vers la réunion de haut niveau des Nations Unies sur la CSU qui se déroulera en septembre 2019.

Le 19 avril, un événement parallèle au Sommet du C20 a été organisé, avec un dialogue entre le groupe de travail sur la santé du C20 et le Gouvernement japonais. Y ont été invités des hauts fonctionnaires chargés du processus de santé du G20 appartenant aux Ministères de la santé, du travail et des affaires sociales, des affaires étrangères et des finances. Des représentants du T20 (Think 20) ont aussi été conviés pour échanger des idées et des opinions sur les recommandations.

Au début de la réunion, les représentants de la société civile ont présenté les recommandations sur la CSU, qui ont mis en lumière la nécessité pour les gouvernements donateurs d’investir au moins 0,7% de leur RNB dans l’aide publique au développement (APD), avec une priorité à la santé mondiale. La société civile a aussi demandé à tous les gouvernements de relever le financement public équitable pour parvenir à un objectif d’au moins 5% du PIB alloués aux dépenses publiques de santé.

Réaliser la santé pour tous est un test de la volonté politique des pays de s’attaquer à la situation actuelle, dans laquelle les communautés les plus pauvres, les plus vulnérables et les plus marginalisées sont à la traîne. Ces communautés, avec la société civile, doivent être activement associées à la planification des politiques, à la prise de décision, à la mise en œuvre, au suivi, à l’évaluation et à la responsabilisation. De plus, tout cadre de la CSU doit être ancré dans une approche fondée sur les droits de l’homme, il doit donner la priorité aux soins de santé primaires et garantir l’égalité des sexes.

Les représentants de la société civile membres du Groupe consultatif du mécanisme de participation de la société civile (MPSC) auprès de la CSU2030 ont aussi présenté les demandes clés du Mouvement pour la CSU préparées par la CSU2030, ainsi que les actions prioritaires du MPSC. Ils ont demandé aux pays du G20 de s’engager à se faire représenter par leur chef d’État ou de gouvernement à la réunion de haut niveau des Nations Unies sur la CSU et de se mettre d’accord sur des indicateurs pour mesurer les progrès de la CSU dans la satisfaction des besoins spécifiques des populations vulnérables et négligées, notamment les femmes, les enfants, les adolescents et les jeunes, et celles qui sont touchées par des maladies négligées.

Le 19 avril, les champions de la CSU dans la société civile ont aussi rencontré des journalistes. À cette occasion, les représentants de la société civile issus de la communauté transgenre et des personnes vivant avec le VIH/sida ont évoqué les difficultés que rencontrent les communautés marginalisées pour avoir accès aux soins de santé, et la nécessité pour les gouvernements de s’engager en faveur d’une CSU qui ne laisse personne de côté. Pendant le Sommet du C20, une séance en groupe restreint a été organisée. Elle a mis en lumière les besoins des principales populations marginalisées.

Enfin, un petit déjeuner de travail sur le dialogue politique s’est tenu avec dix parlementaires, appartenant aux partis au pouvoir et dans l’opposition. Parmi eux figurait l’actuel Vice-Ministre des affaires étrangères, Toshiko Abe, qui, après avoir pris connaissance des recommandations de la société civile et des demandes clés a indiqué que nous avions besoin d’une action concrète et de mécanismes pour garantir la mise en œuvre, et que le financement seul ne saurait suffire.

Hideki Makihara, ancien Vice-Ministre de la santé, du travail et des affaires sociales, a mentionné qu’il s’était rendu en Côte d’Ivoire et en Sierra Leone et qu’il avait travaillé avec des groupes de parlementaires africains, en particulier pour faire avancer le programme de santé dans le cadre d’autres processus du Gouvernement japonais, tels que la TICAD, qui devrait se tenir cette année à Yokohama en août. Ayant appris des membres de la société civile qu’à peine 5% de l’APD japonaise étaient alloués à la santé, il a mentionné qu’il aimerait insister auprès du Gouvernement japonais pour qu’il relève son financement de la santé.

Mizuho Fukushima, dirigeante d’un des partis d’opposition, a exprimé son désir de travailler aussi vers un accroissement du financement public japonais destiné à la santé et elle a souligné que les femmes et les filles sont au centre et que leur bien-être est la clé pour parvenir à une meilleure santé pour tous.

Ichiro Aisawa, qui a organisé l’événement, a souligné que nous ne pouvons pas continuer à exiger un accroissement des fonds, mais que nous devons nous demander quel type de vision nous pouvons envisager pour réaliser la CSU et comment les interventions pourraient gagner en rentabilité. Tous les parlementaires ont exprimé leur reconnaissance pour l’engagement actif de la société civile dans les processus du G20 et dans le mouvement pour réaliser la CSU.

Merci à Tomoko Fukuda, Directeur du plaidoyer à l’Organisation japonaise de coopération internationale sur la planification familiale, qui a préparé cet article.

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