21 mai - 26 mai 2017

« Le partenariat est important - Renforcer les systèmes pour la santé dans la pratique »

La salle était bondée et l’ordre du jour était bien rempli, avec un discours liminaire de l’Afrique du Sud, huit signataires du nouveau Pacte mondial de la CSU2030, le lancement du document « Des systèmes sains pour une couverture santé universelle : une vision conjointe pour des vies saines », et des réflexions sur le renforcement des systèmes de santé de la part du Ghana, du Zimbabwe et de l’Estonie. 

L’événement était coparrainé par l’Afrique du Sud, l’Allemagne, la Chine, l’Estonie, la France, le Ghana, le Japon, le Myanmar, la Slovénie, la Suède, la Zambie et le Zimbabwe, avec le soutien de l’Union européenne et en coopération avec la CSU 2030, le réseau P4H, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le Groupe de la Banque mondiale et l’Organisation mondiale de la Santé. 

Alors que M. l’Ambassadeur Ulrich Seidenberger, Chargé d’affaires, Mission permanente de l’Allemagne, souhaitait la bienvenue à tous les participants à l’événement, il a déclaré : « Cette liste impressionnante de coparrainages souligne l’importance que les États membres et les organisations attachent à l’amélioration de la coordination pour le renforcement des systèmes de santé et la couverture santé universelle. »

Discours liminaire

Precious Matsoso, Directrice générale du Département national de santé de l’Afrique du Sud, a prononcé le discours liminaire au nom du docteur Aaron Motsoaledi, Ministre sud-africain de la Santé. Elle a décrit la CSU2030 comme une occasion de resserrer le dialogue politique pluripartite et la coordination sur le renforcement des systèmes de santé. « Nous pensons que pour pouvoir atteindre la CSU en Afrique du Sud, nous avons besoin des partenariats. Travailler au sein de partenariats compte vraiment », a-t-elle ajouté.

Signataires du Pacte mondial de la CSU2030

Pendant la réunion, le Chili, l’Indonésie, la Thaïlande, l’Afrique du Sud, l’OCDE, la Fondation Rockefeller, la Fondation des Nations Unies et des OSC ont signé le nouveau Pacte mondial de la CSU2030. « En signant le Pacte mondial, nous voulons témoigner de notre ferme volonté et de notre contribution pour faire de la CSU un succès planétaire », a remarqué Stefano Scarpetta, Directeur de la Direction de l'Emploi, du Travail et des Affaires sociales à l’OCDE

« Parvenir à la CSU est devenu un engagement mondial, d’où l’intérêt croissant pour la collaboration avec d’autres pays et les partenaires internationaux du développement pour ce programme particulier du développement », a déclaré le professeur Nila F. Moeloek, Ministre de la Santé de la République d’Indonésie.

« Je tiens à souligner que seules les capacités des pays en matière de CSU peuvent nous permettre de revenir en 2030 pour célébrer le succès de la CSU. Le principal objectif de la CSU2030 et de tous les partenaires doit être d’investir dans le renforcement des capacités nationales à soutenir la CSU dans la pratique. Il est maintenant temps de faire sérieusement de la CSU une réalité au niveau national », a rappelé le professeur Piyasakol Sakolsatayadorn, Ministre de la Santé publique de la Thaïlande. 

Kate Dodson, Vice-Présidente de la Fondation des Nations Unies, a noté : « Nous croyons que le pacte vers la CSU est la meilleure façon de réaliser les objectifs de développement durable relatifs à la santé ; il est fondamental de mettre l’accent sur l’équité, l’accès, les droits et la protection sociale pour faire respecter le principe selon lequel nul ne doit être laissé de côté. Nous sommes heureux d’être signataires de ce Pacte et plus particulièrement de soutenir le secrétariat de la CSU2030. » Elle a aussi lu une déclaration au nom de la Fondation Rockefeller. « La Fondation Rockefeller se réjouit de collaborer avec la CSU2030 et les autres signataires du Pacte mondial pour réaliser la vision partagée de la santé pour tous. » 

Valerie Sorgho, Directrice nationale du plaidoyer et des campagnes de Save the Children au Burkina Faso, s’est exprimée au nom du Mécanisme de participation de la société civile (MPSC) de la CSU2030 et s’est félicitée du Pacte mondial, qui a été signé par deux OSC. 

Après la signature du Pacte mondial, le docteur Margaret Chan a fait une apparition surprise et a parlé avec passion de la nécessité urgente de parvenir à une couverture santé universelle. « Pour l’OMS, la CSU permet de veiller à ce que nul ne soit laissé de côté ; elle se rapporte à l’équité, à l’égalité, à la justice sociale. Vous, moi ou toute autre personne ne doit pas se voir refuser l’accès aux soins parce qu’il ou elle ne peut pas se permettre de les payer, parce que c’est une femme, parce qu’il lui faudrait vendre sa vache, sa maison pour régler les frais médicaux », a-t-elle affirmé.

Des systèmes sains pour une couverture santé universelle - une vision conjointe pour des vies saines

Le docteur Marie-Paule Kieny, Sous-Directeur général pour les systèmes de santé et l’innovation à l’OMS, et le docteur Tim Evans, Directeur principal du Pôle Santé, Nutrition et Population dans le Groupe de la Banque mondiale, ont lancé cette nouvelle publication. Le document sur la vision conjointe de la CSU2030 est le fruit de vastes consultations. Il décrit comment la CSU2030 peut utilement faciliter un leadership conjoint et un apprentissage commun autour du renforcement des systèmes de santé pour la CSU. 

« Nous avons tous compris qu’il n’est pas nécessaire d’avoir une approche unique, mais nous savons également que si chaque pays doit entreprendre un voyage vers la CSU, nous avons besoin de quelques principes pour nous guider dans ce périple, des principes qui se trouvent dans le Pacte mondial et le document sur la vision commune. Le document servira à l’avenir comme référence majeure pour la CSU2030 en vue d’une pleine collaboration sur le renforcement des systèmes de santé », a remarqué le docteur Kieny. 

« Nous réussissons beaucoup mieux quand nous rassemblons nos idées, puisqu’aucun de nous n’aurait pu à lui seul produire le document sur la vision conjointe. Nous attendons avec intérêt de poursuivre notre collaboration », a rappelé le docteur Evans.

Table ronde : prestation des services, finances, gouvernance

La table ronde a eu pour thème la transformation de la vision de la CSU en réalité pour parvenir à des systèmes de santé plus solides, par le biais de la prestation des services, les finances et la gouvernance. 

Volet de la prestation des services 

Le docteur Chitalu Chilufya, Ministre de la Santé de Zambie, a noté que la prestation des services était au cœur même des systèmes de santé. Il a évoqué les nombreuses conditions requises pour assurer des services de santé, notamment la collaboration avec un éventail de parties prenantes. « Nous avons besoin d’une approche multisectorielle. Il est important de coordonner avec d’autres acteurs qui gèrent les déterminants sociaux de la santé pour faire en sorte que notre population soit en bonne santé : l’éducation, l’agriculture, l’infrastructure de la nutrition sont autant de facteurs qui doivent être abordés. Le Ministère de la Santé doit assurer l’administration pour les coordonner de manière cohérente », a-t-il conseillé.  

Volet du financement de la santé 

M. Kwaku Agyeman-Manu, Ministre de la Santé du Ghana, a relaté l’expérience de son pays avec l’introduction de l’assurance maladie. Le Ghana a introduit l’assurance maladie avec une loi adoptée en 2003. Néanmoins, il n’a pas encore atteint une couverture de 100%, en dépit de beaucoup d’efforts. « Nous continuons à investir et le nouveau gouvernement s’est engagé en faveur de la CSU. Le Gouvernement a commencé à relever les investissements dans la santé. La difficulté est que l’assurance maladie n’est pas très facile à introduire. On a besoin de gouvernements engagés qui déploient les investissements dans ce domaine. Nous recherchons des manières novatrices de penser pour trouver comment le mieux financer nos fonds d’assurance maladie », a-t-il expliqué.   

Volet sur la gouvernance 

M. l’Ambassadeur Andre Pung, Représentant permanent, Mission permanente de l’Estonie, a annoncé que l’Estonie était prête à se joindre à la CSU2030. Des systèmes de santé résilients sont le fondement de la sécurité santé, ainsi que l’ont montré des épidémies passées ou récentes. Les systèmes de santé ont aussi besoin d’un fort leadership national et d’une solide appropriation de la part des pays. « Travailler en partenariat crée un environnement propice à une meilleure coordination et un alignement plus strict, mais ce travail est le plus efficace quand il est guidé par une vision et des mécanismes conjoints pour faciliter le changement et la planification commune, » a-t-il rappelé. 

Perspectives internationales

Le docteur Christoph Benn, Directeur des relations extérieures, au Fonds mondial, a déclaré que le Fonds mondial se félicitait vivement de la CSU2030 et lui apportait son plein soutien. Le Fonds mondial soutiendra les pays par des investissements dans la lutte contre les trois maladies – sida, tuberculose et paludisme –qui aident à se rapprocher de la CSU, et des investissements dans les systèmes de santé eux-mêmes. « Il sera capital d’associer les ressources intérieures et mondiales de façon à encourager le maximum de ressources venant du financement interne et les combiner avec des mécanismes de financement novateurs nationaux et internationaux et une forte participation du secteur privé. La coordination sera essentielle », a-t-il averti.  

Le docteur Taraneh Shojaei, du Ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, a diffusé un court métrage pour présenter le nouveau portail du réseau P4H pour les initiatives en faveur des systèmes de santé, dans le cadre du mouvement de la CSU2030. 

Enfin, le docteur Naoko Yamamoto du Japon a annoncé le Forum de la CSU 2017 à Tokyo. Le dépliant du Forum est disponible ici. 

Ressources