10 octobre 2016

La Thaïlande: trois projets sont les précurseurs d’une collaboration Sud-Sud efficace.

La coopération Sud-Sud à l’œuvre

La Thaïlande a commencé son long voyage vers la couverture santé universelle (CSU) en 1975 quand le RNB par habitant était à peine de $US 400, en couvrant initialement les personnes les plus pauvres du pays.

Après 27 ans de progrès exponentiel et d’adaptation de son système pour réaliser son objectif de santé ultime, la Thaïlande est parvenue à une couverture santé universelle en 2002, quand le RNB par habitant était de $US 1900. Les données recueillies montrent que le système prodigue efficacement une protection financière contre le risque d’appauvrissement, avec des dépenses publiques axées sur les pauvres en matière de santé et d’utilisation des services de soins.

Au fil des années, le pays s’est fait le champion de la CSU, aussi bien à l’intérieur de ses frontières qu’à l’étranger, ce qui a valu une reconnaissance internationale aux responsables politiques qui ont piloté cette remarquable réussite.

De par le monde, plusieurs autres pays, comme la Chine, le Viet Nam, l’Indonésie, les Philippines, l’Afrique du Sud, le Ghana et le Kenya, accomplissent de grands progrès vers la CSU et s’inspirent de l’expérience de la Thaïlande et des autres nations dans ce processus.

À travers les frontières et les continents, les pays partagent des connaissances, des expériences et des leçons, qui contribuent à une meilleure conception et au développement des capacités opérationnelles pour réaliser la CSU. D’après le professeur Piyasakol Sakolsatayadorn, Ministre de la Santé publique thaïlandais, « c’est le véritable sens de la collaboration Sud-Sud ».

La coopération Sud-Sud à l’œuvre 

La Fondation Rockefeller a soutenu trois initiatives régionales Sud-Sud en Asie et en Afrique. Le Réseau de surveillance de la morbidité dans le bassin du Mékong (MBDS) a été établi en 2000 parmi six pays du Mékong et a contribué à renforcer les capacités en matière de surveillance de la morbidité, les enquêtes sur les flambées d’infections et l’aptitude à faire face aux maladies infectieuses émergentes. Maintenant, le MBDS a été étendu aux dix pays de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE).

Deuxièmement, l’Alliance Asie-Pacifique sur les ressources humaines pour la santé (AAAH) a été créée en 2005 et s’est élargie en dix ans de huit à dix-huit pays dans la région de l’Asie et du Pacifique. Cette alliance a soutenu l’apprentissage et la mise en commun des connaissances sur le renforcement du personnel de santé. 

Troisièmement, le Programme de renforcement des capacités pour le réseau de la CSU, mis en place en 2012, a organisé près d’une centaine d’ateliers de formation et de visites sur le terrain pour quelque 1500 participants originaires de plus de 20 pays d’Asie et d’Afrique. Il s’est aussi étendu aux pays du réseau pour la CSU des pays de l’ANASE Plus Trois (APT). 

Ces trois projets sont les précurseurs d’une collaboration Sud-Sud efficace. L’apprentissage interactif, les activités collectives, les intérêts communs et les relations collégiales horizontales ont permis d’établir un degré élevé de confiance. Que pouvons-nous apprendre avec de telles initiatives ? D’après le professeur Sakolsatayadorn, il s’agit de mettre au point des programmes que les pays s’approprient, qu’ils dirigent et qu’ils gèrent, d’un coût modique et avec de fortes sensibilités culturelles et le respect de la souveraineté nationale. 

Soulignant la nature horizontale de la collaboration, le professeur Sakolsatayadorn a remarqué : « La Thaïlande veut voir les partenaires du développement, notamment les instituts du Nord, collaborer avec les instituts du Sud dans un partenariat établi sur un pied d’égalité. La Thaïlande ne veut pas voir le modèle des instituts du Nord obtenir d’importants financements des partenaires du développement et laisser peu de capacités à long terme aux instituts du Sud. » 

Alors que nous nous efforçons de parvenir à la CSU d’ici à 2030, une véritable coopération Sud-Sud jouera un rôle essentiel pour faciliter les échanges entre pairs et nous aider à aller dans la bonne direction.

Note : le professeur Piyasakol Sakolsatayadorn, Ministre de la Santé publique en Thaïlande, s’est exprimé pour promouvoir la CSU lors d’un récent événement de haut niveau qui a réuni des responsables de la santé dans le monde le 22 septembre à l’Assemblée générale des Nations Unies à New York.

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